Sur Norbert: textes et hommages…

2008 – Norbert – Funérailles

 Norbert Duroisin, le père et l’emblème de l’Artifoire nous a quittés le 7 avril.
Ses amis se sont réunis pour rendre un dernier hommage avant sa mise en terre.
Cette cérémonie fut à l’image de Norbert, simple et chaleureuse.
Pourtant cet homme a marqué profondément ceux qui l’ont rencontré.
Alors qu’est-ce qui a fait de ce petit bonhomme, un grand Monsieur ?
Pour lui, il n’y avait pas d’action glorieuse ou mineure, juste le souci de bien la mener.
Il n’y avait pas de petite ou grande cause, juste un engagement, une promesse à tenir.
Les quelque deux cents personnes présentes à ses funérailles le 11 avril, ont pu s’exprimer et les textes ci-après éclairent chacun une facette de la personnalité étonnante de Norbert.

Dany Van Genechten

2008 – Norbert – Hommages

Chers amis,
Je vous envoie ci-après les messages de condoléances du groupe de concertinas de Viana au Portugal.
Leandro m’a envoyé le message suivant :
« C »est une triste nouvelle. La vie est ainsi faite, un jour vient où elle s’éteint. J’imagine la tristesse qui doit habiter nos amis de l’Artifoire. Cette nouvelle nous peine également, à tous les membres du groupe de Viana. Nous présentons nos sincères condoléances à la famille et aux membres de l’Artifoire. C’est à Norbert que nous devons cette grande fête qu’est l’Artifoire. Au fond, c’est grâce à lui qu’aujourd’hui nous avons le plaisir de nous connaître. Belges et Portugais.  »
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Batista m’également passé un coup de fil. Il remet son bonjour à tout le monde, et particulièrement à ses parents de Belgique, Rose-Marie et Yvon.
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José Filgueiras a tenu à écrire ces quelques lignes et a demandé que je les traduise pour que vous puissiez les lire :
« J’adresse mes condoléances à toute la famille de Norbert et à la famille de l’Artifoire.
En parlant un peu avec ce grand Homme, j’ai pu voir et entendre qu’il était habité par une richesse intérieure absolue. Il avait une philosophie de vie à part des autres, avec une simplicité et une humilité à toutes épreuves. La dignité transpirait à travers toutes ses pores.
Il a donné ce qu’il avait de meilleur en lui, son amour pour les autres, pour la paix, pour les échanges entre les peuples. Il s’est donné pour le monde et a apporté le monde jusqu’à l’Artifoire.
Et c’est ainsi que l’Artifoire est à son image. Il incombe maintenant à l’équipe organisatrice de l’Artifoire de donner un prolongement à la volonté de Norbert, et d’ainsi perpétuer sa mémoire.
Norbert ne part pas, c’est juste le commencement d’une nouvelle vie, qui va rejaillir en chacun de nous. »
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L’Artifoire est plus pauvre, mais le ciel plus riche.
Acceptez les profonds sentiments de tous les amis et famille, pour la mort de Norbert.
Amicalement
Linda, Reigada et Amis
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Un menhir de notre village s’en est allé…
Tu vas terriblement nous manquer, ton Artifoire aura un goût différent maintenant que tu es parti…
« I n’a rien d’bin, i n’a rien d’fin si ch’n’est Hollain! » comme on dit…
Mais le spectacle continuera tu peux compter sur nous!
Il faudrait bien plus que des journées de 48h pour t’oublier!
A plus tard Monsieur le tailleur de pierre…
Rodrigue Pollez
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Un humble et grand homme (par sa générosité et sa joie de vivre par son artisanat) nous a quittés.
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Bonne Nuit Rose Marie,
Je viens de rentrer (de voir mon courrier) et voila la nouvelle…!. triste. En effet, je l’ai connu en plaine joie de vivre. Je garde de lui un très bom souvenir…avec notre portugaise…
Simple, Humain et dans le fond, l’HOMME à qui nous devons tous notre connaissance !…
-Je pense qu’il a été le pionnier de l’Artifoire. Et Il a fait que nous tous,
nous nous connaissions… belges et portugais.
Demain matin- prémière heure, je transmettrai à tout les collegues la triste nouvelle. Hélas !…
Je vous prie déja, pour ce qui me concerne, de bien vouloir transmettre nos condolêences à la famille et simultânement à toute l’equipe de l’Artifoire que, surment, nourrissaient pour lui une très grande admiration et estime. Um grand compagnom de route vous quite !… Merci Norbert.
Mes profondes condolênces à tous.
Leandro Matos
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Plus de 40 ans aux côtés de Norbert….Ma tristesse est grande.
Cordialement..
serdu
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A partir d’une idée de Serdu : « On le croyait inusable. »
On le croyait inusable comme la pierre qu’il travaillait de sa gouge et de sa gradine.
On pensait que le temps – qui burine aussi les êtres et les choses de son taillant et de sa boucharde – avait cessé son ouvre. Qu’il avait oublié le tailleur de Hollain.
On n’imaginait pas un seul instant qu’il n’eût pu se présenter à une Artifoire avec le même dos courbé, cintré comme les arcs qu’il ciselait.
Pourtant, Norbert s’en est allé avec sa canne, son béret et son veston. Avec sa verve, sa goguenardise et ses traits toujours acérés, toujours aiguisés. Avec son sourire, surtout. Et le vif éclat de la pierre qui brillait dans ses yeux.
A tout un chacun, il se plaisait à dire qu’il n’avait pas fait d’études. Pourtant, – et il ne le savait que trop bien – il laissait surgir de la roche le cube, l’octaèdre et le dodécaèdre qui s’y logeaient, qui s’y lovaient. Norbert pensait parce qu’il avait des mains. Et il pensait bien.
Pas un fait d’actualité qui aurait pu lui échapper et détaler à son regard critique. Il vivait avec son siècle, Norbert, toujours attentif, toujours éveillé. Il avait des idées sur tout et chaque prise de position était un aphorisme, une sentence. Rien à ajouter, rien à retrancher. Toujours le même travail précieux et méticuleux, toujours le même travail millimétré d’un tailleur. Mais d’un tailleur de mots, cette fois.
Et puis, Norbert, c’était le picard. Si tant est que ce mot renvoie au pic et à la pioche. Mais aussi à son parler. Là encore, pas de faux-semblant, pas de faux-fuyant. Une langue pure et libre, une langue ôtée de sa gangue.
Pour tous ces moments de bonheur, Norbert, je tenais – bien humblement, bien modestement – à vous rendre grâce.
Jean-Luc Dubart, 9 avril 2008

2008 – Norbert – Texte de Pierre Mory

Norbert Duroisin, connu aussi en dehors de son village

Né à Hollain, Norbert y avait des racines remontant à plusieurs siècles. Il était fort lié à son village. Sa vie ne s’est pourtant pas arrêtée à cette dimension.
Pas mal de gens de la région ont connu Norbert, certains à travers son engagement politique et bien d’autres par sa rencontre à l’Artifoire.
Travaillant un temps à Bruxelles avec des ouvriers flamands qui pouvaient parler le français, Norbert a su pourtant apprendre à se débrouiller dans leur langue.
Des personnes de l’étranger l’ont rencontré avec intérêt ou admiration à l’Artifoire. Des Portugais, par exemple, ont tenu à exprimer leur estime pour lui quand ils ont appris son décès.
Il y a une vingtaine d’années, une étudiante sud-américaine a réalisé, en travail de fin d’études à l’INSAS, à Bruxelles, un film sur Norbert et sa façon de voir la société et la vie.
En 1999, un professeur et des étudiants de la Faculté de journalisme de l’Université de Bucarest sont passés chez lui. Il est resté en contact avec le professeur, Mirela Lazar. Les étudiants avaient été heureux de le rencontrer. J’évoquerai sur ce plan un souvenir personnel. Me trouvant à Bucarest quelques années plus tard, j’eus l’occasion de parler avec un journaliste qui était allé chez Norbert comme étudiant, et qui tenait à me dire combien lui et les autres étudiants avaient apprécié cet homme.
Sans doute peut-on conclure avec une phrase de Norbert. « Etre de chez soi, cela permet de rencontrer les autres ».

Pierre Mory

2008 – Norbert – Orphelin

Orphelin, oui nous nous sentons orphelin. Tu en aurais certainement souri Norbert toi qui n’as jamais connu la joie d’être papa. La joie, c’est vite dit!! Tu disais: « Chti qui a des enfants yé bin emmerdé avec cha! ». Pourtant tu étais le père le plus prospère de ta bourgade .
Regarde, ils sont tous là et ils pleurent, tes enfants du village et de l’Artifoire. Des enfants venus en masse te rendre une dernière visite ces derniers jours, et tous disaient qu’ils avaient perdu un monument.
Des enfants qui ont aujourd’hui le sentiment d’avoir perdu pour certains, un père, un grand père ou encore un vieil oncle. Des gens comme moi qui te connaissent depuis tout petit, à un âge auquel on croyait encore que c’était Norbert qui avait taillé la pierre Brunehaut!
Des enfants qui étaient fières de se balader dans la rue du Fort debout et de voir un p’tit bonhomme taper du cailloux et fiers aussi de dire aux gens extérieurs à notre village que c’est « no mascotte »!
Fiers également, les gens de ton époque, une époque que je n’ai pas connue. Une époque où les cliquetis chantés par les sabots des chevaux remplaçaient le bruit abasourdissant des automobiles.
Les gens se nommaient par des « noms j’tés » et ma grand mère Yvonne « Mandine  »
me disait que « Chez Norbert y aveo eine bachaudé d’afants et ils l’ont pas toudis eu bel, chétéo la famille du réquin »
Fiers également les jeunes qui ont réalisés le géant à ton effigie. Un géant qui aujourd’hui doit sans nul doute se sentir orphelin.
« Mon, y m’ont fait » !! Voici ta réaction lorsque tu es tombé nez à nez avec cet être de métal et de papier mâché.
Ton village se rappelle aussi du 1er mai, date à laquelle tu venais vendre des boutons de roses rouges… Le rouge une couleur qui t’a suivi toute ta vie…
La distribution du « Drapeau rouge » était aussi au programme de ton militantisme.
Mon père me racontait souvent cette anecdote à propos de cette époque quand tu passais à la maison avec cette gazette: « Francis, j’passe pour le Drapeau rouge, mais je sais bien que vous ne le prendrez pas, par contre j’en boirai quand même une! ».
Mais pour bon nombre de gens tu es surtout le symbole de l’Artifoire.
L’Artifoire…. cela pourrait être ta définition… En effet cette fête est à la fois conviviale, familiale et son optique de toujours est de présenter le bel ouvrache.
Une festivité qui aura un goût différent maintenant que tu es parti.
Les Hollinois, le public ne verront plus leur tailleur de pierre traverser la place verte. Cet homme qui distribuait sourires, poignées de mains, gentillesses à qui venait le saluer.
On entendra plus les maximes de « no Norbert » ni ses expressions. Comme à cette dame qui t’abordait en soulignant la réussite de la foire et du soleil de plomb qui brillait sur la place. Tu lui as alors répondu: « ben oui hein Madame on a réussi, mais vous savez,y paraît que l’bon Dieu yé d’Hollain… enfin bon si y’existe! »
Fini également les désormais célèbres cérémonies d’échange de cadeaux en fin d’Artifoire.
A se demander qui de toi ou des groupes folkloriques était l’attraction du spectacle. La dernière en date est mémorable; surtout au moment de donner la petite pierre Brunehaut réalisée de tes mains. On pouvait alors t’ entendre s’adresser au responsable du groupe hongrois : « Savez Monsieur c’est moi qui « l’a fait ». Ah ouai vous pouvez regarder yé marqué en d’ssous! »
Orpheline aussi l’Artifoire.
Enfin en vue de te rendre un dernier hommage, j’aimerais t’adresser une petite prière… Une prière!!?? Toi qui au ciel bleu ne voulais pas croire!!
Une prière que j’ai apprise au catéchisme de la foire aux artisans. ‘. Une prière écrite par un autre apôtre de ce village: Albert l’instituteur! -Monsieur Albert-!
Une prière que je lui adresse également ainsi qu’à Roger Loy, Edouard Froment et à tous les autres qui étaient là au commencement.
J’aimerais également adresser cette prière à Edith et Freddy qui se sont si bien occupés de toi..
J’invite maintenant tous les fidèles qui connaissent également cet hymne à réciter en ma compagnie ces quelques versets de Monsieur Albert:
L’aut’jour j’ai monté au clotchier, J’ai r’wettié à mes pieds,
L’villach’ teot plein d’solei, J’in sus dév’nu teout gai.
In déquindant les escayers, J’ai croijé no curé:
Ia pinsé que j’buveos tell’mint j’canteos.
Moutreons fiér’mint à nos afants, L’Pierr’Brunheaut dins les camps.
Faut vir teous les jaleous, Qu’cell’pie’fait teout parteout.
Napoléon y’in veuleot bin, Mais neous in li a dit, brin!
« Ch’est ein treop biau cailleau, Qu’el pierr’ Brunheaut! »
Ah, oui qu’j’aime bin d’viv’ dins m’patlin, ch’tein biau villache.
Ch’tein chanc’que m’mère ia eu ses afants à Hollain.
J’éteos à l’fach que j’apperdeos déjà l’langache,
J’aveos l’accent avant d’avoir mes prinmièr’s dints.
Su l’banc d’l’écol’j’peuveos apprint beaukeop d’affaires:
Les monumints, les biautés des pays visins;
Mais jé m’diseos: « ch’né pan la pein’ pasqué d’sus tierre,
I n’a rien d’bin, i n’a rien d’fin si ch’n’est Hollain! »
Hollain… Hollain orphelin, Hollain qui pleure.
Hollain qui aujourd’hui a perdu son symbole..
De toutes tes expressions la plus connue à mon sens est la suivante
: « I faudrait des journées de 48h »
J’ajouterais qu’il faudrait bien plus que des journées de 48h pour t’oublier.
Merci pour tout Norbert, tu vas terriblement nous manquer… Et c’est le cœur serré que je vous dis: « adieu » Monsieur le tailleur de pierre.

RODRIGUE P0LLEZ 11/04/2008

2008 – Norbert – Texte de Jean Leseultre

Chers amis,
en ce temps-là, début des années 1930, un garçon finissant ses études primaires s’orientait de suite dans l’apprentissage d’un métier.
Norbert descendit dans les carrières et entreprit une formation de carrier et de tailleur de pierre.
Les plus doués, les plus intelligents, volontaires et dotés d’une résistance physique émergeait du lot. Norbert était de ceux-là.
Après de nombreuses années de formation, il devient un travailleur averti. Le travail manuel étant toujours à l’honneur, après la guerre 1940-1945, la reconstruction de Tournai nécessite une main d’œuvre qualifiée.
Norbert apporte sa contribution à la restauration des bâtiments et des églises de la ville de Tournai.
Après quelques décennies, il retrouve un emploi dans les grandes entreprises de bâtiments où, sur place, il mettait à dimension ou réparait les pierres ayant un défaut.
Vint l’âge de la retraite où, en principe, les gens se reposent. Pas Norbert ! Après avoir été apprenti, tailleur de pierre compétent, il devient décorateur, créateur de multiples œuvres,
toujours en pierre.
L’Artifoire qu’il avait lancé avec Albert, Charles, Roger, Serge et d’autres personnes, lui donnait l’occasion de partager avec les spectateurs son amour du travail bien fait. Norbert était alors Artiste.
Il lui manquait un chef-d’œuvre pour clôturer cette longue vie de travail. Monsieur Albert lui lança un défi : réaliser un dodécaèdre. Cette sphère en pierre de 12 triangles égaux qu’il maîtrisa avec bonheur, se trouve au milieu de la fontaine, sur la place de l’église, à Hollain.
Cette réalisation est le fruit du savoir-faire, de l’intelligence et de la volonté.
Pour résumer, Norbert a été carrier, apprenti, tailleur de pierre averti et artiste couronné par un chef-d’œuvre comme le faisait les Compagnons du Tour de France.
Il peut maintenant aller retrouver Eva qui –elle me l’a fait sentir tant de fois- était fière de SON NORBERT, LE DERNIER DES TAILLEURS DE PIERRE.

Jean LESEULTRE, 11/04/2008

2008 – Norbert et l’Artifoire – Texte de Serdu

 
NORBERT et l’ARTIFOIRE … les tout débuts :

C’était un mercredi de septembre, en 1974 …
Là où se trouve actuellement un magasin d’article de sport, c’était le café de Roger Loy et Marcelle.
Il y avait, ce soir-là, peu de monde.
Une tablée, tout de même, avec 4 hommes qui discutent passionnément : Norbert Duroisin, Albert Leclercq, Roger Loy et moi-même….
Marcelle, assise dans le comptoir, écoute en jetant un œil sur la grande horloge. Elle apporte des verres de pils qui font grandir l’animation.
« Le sujet est de taille », disait Norbert, jamais le dernier à provoquer les sourires…
« Dans le temps, les fêtes du 21 juillet étaient éclatantes, à Hollain : régates sur l’Escaut, feu d’artifice, … Il faudrait faire revivre l’ambiance ! »
« Et pourquoi pas une Foire aux artisans ? » glisse Norbert, « Ellezelles en organise une depuis plusieurs années et le succès est au rendez-vous. On a, à Hollain et environs, de vrais artisans qui vivent de leur métier. Montrons cela aux visiteurs ! »
Monsieur Albert, d’habitude prudent et septique, se laisse convaincre et accepte d’être le premier président. Norbert sera le premier trésorier –je me souviens de sa boîte en fer cabossée, où il placera longtemps les billets et les factures… « Et il dort dessus ! » ajoutait Eva- Roger Loy prit le poste de « relations publiques » et « responsable technique » … et le secrétariat tomba … sur « le plus jeune » !
Dès 1975 donc, 8 artisans, un mini-chapiteau sur la place de l’église, sans plancher.
La poussière vole dans les verres et sur la laine de Ghislaine et Dany Barbez. Les copeaux de pierre de Norbert font de même. Daniel De Mey, électricien, lance les disques 45 tours et remet le courant quand les besoins énergétiques dépassent la bonne volonté d’un compteur famélique (là où se trouve le restaurant maintenant).
La foule régionale s’intéresse, les Français s’arrêtent, le chapiteau est trop petit !!!
Il faut déménager…
« La place verte ? ce sera trop grand ! » dit Monsieur Albert.
Essayons … Et peu à peu, les visiteurs se sont comptés en centaines, puis en milliers, au même rythme que les coups de burin de Norbert … Mais qui dira les transports avec nos autos personnelles pour aller chercher à Rumes 2 stands, à Tournai 5, …. Et puis tout faire avec des « bouts de ficelle » (Norbert en avait toujours dans sa poche !) Et aussi monter et démonter tout en étant 4 ou 5 ….
Mais l’Artifoire était lancée !
MERCI NORBERT !
A son contact, pendant tant d’années, j’ai gardé en mémoire des anecdotes, des phrases-types de ce « Gandhi d’Hollain ». Je vous en livre quelques unes, Norbert aurait apprécié nos sourires :
– « Faudrait des journées de 48 heures ! »
– « les 35 heures actuelles ? Ben nous, c’était 12 heures par jour, 6 jours sur 7 ! »
– « vous avez beau faire … »
– « J’ai travaillé pour des cathédrales et des églises et pourtant, j’suis pas un homme d’église, mon dieu, non ! »
– « Je roule à vélo et je n’ai pas d’auto pourquoi ? Je n’ai que mon permis « grue » ! »
Un jour un visiteur français de l’Artifoire lui dit : « Je fais le tour de la foire, pendant ce temps-là, vous pouvez me tailler un icosaèdre ? »
Quand Norbert portait les journaux « Si les feux de mon vélo ne marchent pas, je mets sur mon porte-bagage mes Drapeaux Rouges ! »
A la question « Tu bois un verre, Norbert ? », celui-ci répondait immuablement « Hé bé, qui soit ! »
Autre phrase à laquelle je souscris, bien sûr : « Celui qui n’a pas l’dessin au moins dans sa tête, i n’a rien ! »
Et Norbert, fidèle donneur de sang, « J’comprends pas que mon sang n’a pas généré plein de tailleurs de pierre … on dit pourtant que « bon sang ne peut mentir ! »
Norbert était-il connu ? « J’pense bien, disait un ami, si le roi venait à l’Artifoire, on dirait : »Qui c’est ce type à côté de Norbert ? »
Etc., etc.,
Le noyau « noyau fondateur de l’Artifoire est presque disparu :
– Roger LOY est décédé dans l’incendie de son café.
– Monsieur ALBERT, après avoir passionné des générations d’élèves, a bien mérité son repos sous la pierre.
– Et te voilà, toi, l’ami Norbert …
Je suis, nous sommes, trois fois « orphelins »
MERCI NORBERT ! MERCI ARTIFRERE !

Serge DUHAYON 11 avril 2008