Un peu d’histoire…

Petit article trouvé au détour d’une balade sur Internet… Merci au site www.paysdepevele.com, vous pouvez d’ailleurs l’y retrouver en cliquant ici.

Village du pays de Pévèle : Hollain

D’une surface de plus de 5 km2 et culminant à une altitude de 27 m, Hollain est situé le long de la rive gauche de l’Escaut. Le village appartient, depuis la réforme territoriale belge, à l’entité de Brunehaut et, s’il n’en est pas le centre administratif (lequel est Bléharies), il n’en occupe pas moins une place particulière puisque c’est sur son territoire que se trouve la célèbre « pierre » qui lui a donné son nom.

Histoire
Des vestiges d’habitations romaines ‒ dont trois hypocaustes ‒ témoignent de l’occupation du site à l’époque gallo-romaine. La voie romaine Bavay-Tournai traverse d’ailleurs le terroir du village.
Dès le Haut Moyen Age, Hollain est associé à l’Abbaye Saint-Pierre de Gand, fondée au VIIe siècle par saint Amand. Celui-ci pourrait être, selon Bruno Fourot (voir l’article « Hollain »dans « Fermes de Pévèle »), à l’origine des premières dotations de cette abbaye en Pévèle, ce qui expliquerait les liens a priori improbables tissés avec cette abbaye. La mention d’Hollain dans ses cartulaires en fait un des villages de Pévèle les plus anciennement cités.
A l’époque carolingienne (807), une certaine Engelware, fille du comte Affon, fait don à l’abbaye d’une partie du fisc d’Hollain. A la fin de la même époque (979), une donation de Godefroid dit « le Vieux » ou « le Captif » augmente le patrimoine de l’abbaye à Hollain.
Comme nombre de villages, Hollain eut à souffrir au cours de l’Histoire des conflits si nombreux dont notre région fut le théâtre. Si le premier conflit mondial épargna le village ‒ contrairement à la plupart des autres localités de la commune de Brunehaut dont les églises et les moulins furent dynamités en 1918 , en mai 1940, la bataille de l’Escaut fut fatale à l’église.

L’église fut pillée en 1556, lors de la crise iconoclaste prélude à la « révolte des gueux » durement réprimée par le duc d’Albe. Elle fut détruite en mai 1940 et reconstruite ensuite en style néo roman.

La courte de Saint-Pierre est un témoignage de la période de domination de l’abbaye. Bâtie à l’origine sur un enclos de plus de 8 hectares, cette cense d’abbaye conserve des bâtiments datés du milieu du XVIIIe siècle par des pierres armoriés et des ancrages. Son fermier dirigeait une exploitation remarquable pour l’époque : environ 160 ha de terres à labour et plus de 60 ha de prairies, en plus de moulins et de l’affermage des redevances des autres censiers de l’abbaye.

Le château : à la Renaissance, les seigneurs d’Hollain bâtissent un château dont Sanderus a laissé une représentation dans son état au XVIe siècle. Le château actuel, maintenant propriété des comtes du Chastel de la Howardries, a été, selon les termes d’Alain Plateaux (Les châteaux de la Pévèle française et belge, SHPP, 2009) « reconstruit dans un très beau style classique régional, en pierre de Tournai et briques… C’est une demeure prestigieuse, de noble allure, sise dans un environnement magnifique».

La pierre Brunehaut : ce monolithe s’élève au lieudit des « Six chemins », à environ 150 mètres de la voie romaine Bavay-Tournai. Il a été transporté il y a environ 3 500 ans depuis une carrière de grès landénien du nord de la France. C’est une pierre plate (son épaisseur ne dépasse pas 60 cm) adoptant la forme d’un trapèze de 5m 90 maximum (dont 2 mètres enterrés) sur environ 3 mètres de large, avec la pointe orientée approximativement vers le nord. Son poids a été évalué à plus de 20 tonnes.
Comme beaucoup de menhirs, la pierre Brunehaut a stimulé l’imagination populaire.
Bien que la pierre doit vraisemblablement son nom à sa couleur et à sa taille (brune et haute…), une première légende tire son origine de l’homonymie avec la célèbre reine d’Austrasie. Le monolithe aurait été dressé à l’endroit où se serait achevée la course du cheval indompté à la queue duquel était attachée le corps de la malheureuse reine. On sait que le supplice de Brunehaut se déroula en Burgondie, à Renève (actuel département de la Côte d’Or). Le cheval aurait parcouru une distance assez impressionnante…
Une autre légende est liée à la construction de la cathédrale de Tournai. La Vierge, apportant par la voie des airs la première pierre de l’édifice qui lui était consacré, la laissa tomber lorsqu’elle vit que les fondations étaient déjà sorties de terre. On imagine facilement que la pierre Brunehaut n’est autre que cet élément de fondation qui s’est fiché en terre à Hollain. Les sceptiques seront aisément convaincus par l’empreinte laissée sur la pierre par le pied de la sainte lorsqu’elle prit son élan pour regagner les cieux…